Ayahuasca

Ayahuasca: La Potion Magique


Second millénaire. La médecine moderne règne en maître. Ses technologies et ses remèdes sont répandus dans le monde entier à toutes les sociétés humaines. Toutes ? Non. Quelques tribus amazoniennes résistent encore et toujours en utilisant des plantes médicinales et en ayant recours à une potion magique, l’Ayahuasca. Bien évidemment la comparaison avec les personnages d’Asterix et Obelix s’arrête là. L’Ayahuasca ne procure pas une force surhumaine, mais bien d’autres choses… C’est avant tout un puissant purgatif agissant sur l’estomac, le système digestif ainsi que les voies urinaires. Il aide également à se débarrasser des parasites et de certaines infections microbiennes. Les natif amazonien utilisent l’Ayahuasca depuis des millénaires. Dans de nombreuses tribus, en particulier au Brésil, sa consommation s’effectue los d’un rituel collectif où tous les membres de la tribu (enfants y compris) sont conviés. Cette médecine collective peut être comparée à une autre pratique médicinale amazonienne appelée « Kambo », connue sous le nom de vaccin de la forêt. Mais les rituels collectifs d’Ayahuasca ressemblent souvent plus à une fête qu’à une campagne de vaccination massive. En effet, l’ayahuasca n’est pas seulement un émétique mais l’un des antidépresseurs naturels les plus puissants. Les scientifiques commencent juste à mesurer son vrai potentiel. Pendant ce temps, les tribus amazoniennes loin de s’interroger sur la question se soignent en consommant et en vomissant de l’Ayahuasca à s’en rendre ivre.

Un autre aspect de l’Ayahuasca réside dans les effets et les visions qu’elle provoque. Beaucoup d’occidentaux à la recherche d’un moyen de guérir de diverses maladies telles que les troubles psychologiques sont partis s’initier à cette médecine. Ce phénomène grandissant ainsi que certaines dérives ont conduit les pays occidentaux à qualifier l’Ayahuasca de drogue et à l’interdire. Néanmoins, un nombre croissant d’occidentaux continuent de se rendre au Pérou, «la Mecque de l’Ayahuasca». Ils restent parfois des mois à se soigner dans les communautés indigènes ou dans des centres d’Ayahuasca, avec des résultats généralement positifs, en particulier dans le cas de traumatismes psychologiques. Les scientifiques de leur côté ne son pas restés inactifs, et certains d’entre eux ont pris le risque de faire des recherches sur cette médecine si controversée. Il apparaît que l’ayahuasca, un mélange de deux plantes (Banisteriopsis caapi et Psychotria viridis) a un grand potentiel médicinal qui ne se limite pas au traitement de troubles psychologiques, mais pourrait bien aider à guérir nombre de maladies dégénératives modernes telles que les maladies auto-immunes, certains cancers, les maladies neuropsychiatriques (maladie d’Alzheimer , maladie de Parkinson), la sclérose latérale amyotrophique, les trouble bipolaires, l’athérosclérose, le diabète, l’ostéoporose et les troubles cardio-vasculaires … Cliquez sur ce lien suivant pour en savoir plus sur la chimie de l’Ayahuasca . «Nous le savions déjà !» diraient les indigènes. C’est profondément humain que de se méfier d’une médecine étrangère comme la médecine chinoise par exemple, juste parce que cela ne correspond pas à notre façon de penser.

La Médecine Traditionnelle Amazonienne ne se résume pas à l’Ayahuasca

Puisque leur médecine a un si fort potentiel, il serait sage d’apprendre et de considérer tout leur processus de guérison dans son ensemble. Et je me dois de m’excuser auprès des esprits septiques et cartésiens, mais cela inclut aussi le chamanisme. Les chamanes d’Amazonie s’appellent eux-mêmes des végétalistes. Cela signifie qu’ils ont une forte connexion spirituelle avec des plantes médicinales appelées «plantes maîtresses» acquise au cours d’un dur processus de restrictions appelé «la diète» que l’on pourrait comparer à une ascèse. Ces plantes sont leurs enseignants et aident les chamanes à établir un diagnostic afin de guérir leurs patients. Elles octroient aussi aux chamanes le pouvoir de guérir en leur donnant des chants de médecine (ikaros) qu’ils utilisent lors des rituels d’ayahuasca. En parlant d’enseignement. Qu’est-ce que les chamanes amazoniens peuvent bien nous apprendre sur la médecine ? L’un des aspects les plus cruciaux pour guérir c’est de s’engager entièrement dans son processus. Et cela implique de changer parfois drastiquement notre mode de vie afin de rétablir la santé et l’harmonie. Tout cela est du bon sens vous me direz, et ressemble aux enseignements de nombreuses philosophies orientales. Pour être en bonne santé ou pour guérir nous devons être attentifs à ce que nous mangeons, ce que nous ressentons et ce que nous pensons. Hypocrate le père de la médecine occidentale n’a-t-il pas dit «Que votre nourriture soit votre médicament». Et qu’en est-il du fameux «mens sana en corpore sano», un esprit sain dans un corps sain…

L’origine des maladies dégénératives

Nous savions cela autrefois, mais c’était avant d’embrasser notre mode de vie moderne. La malbouffe, le stress, la pollution, les comportements addictifs, tous ces facteurs semblent provoquer des inflammations chroniques à la base des maladies dégénératives modernes, comme tendent à le prouver les recherches récentes. Combinées avec les facteurs de stress cellulaires provoquant notamment le suicide des cellules, il se produit alors un cercle vicieux, entraînant des accumulations de protéines anormales puis les complications suivent. Ces inflammation chroniques semblent trouver leur origine dans la dégradation du microbiote intestinal augmentant la perméabilité intestinale. Ainsi donc, la plupart des maladies modernes auraient pour origine les intestins… mais c’est précisément le terrain favori de l’Ayahuasca ! Comme indiqué précédemment, c’est un émétique, nettoyant le système digestif des parasites et des infections microbiennes. La DMT (substance psychoactive) contenue dans l’Ayahuasca étant un agoniste de la sérotonine (capable d’imiter la sérotonine), elle augmente de fait le niveau de sérotonine mais augmente aussi la capacité du cerveau à la capturer. Ceci contribue à réduire progressivement le stress et à apporter au patient une plus grande stabilité émotionnelle. Mais il existe un autre neuro-récepteur capable de capturer la DMT contenu dans l’Ayahuasca, le récepteur Sigma 1-R, et il semble qu’il joue un rôle majeur dans la guérison des maladies dégénératives. Les recherches récentes tendent à prouver en effet qu’il prévient l’accumulation de protéines anormales, réduit l’apostose des cellules (suicide des cellules) en situation de stress ainsi que le stress cellulaire. D’autres recherches révèlent que l’Ayahuasca a un pouvoir anticancéreux. Elle détruit les cellules cancéreuses, inhibe la consommation de sucre par les cellules cancéreuses (effet warburg) et bloquent leur propagation.

L’AYAHUASCA ALTERNATIVE AUX MALADIES MODERNES ?

Ainsi, l’Ayahuasca se révèle être une alternative potentielle pour guérir la plupart des maladies dégénératives. Certaines personnes ont déjà pris le risque de se soigner avec l’Ayahuasca et sont allées au Pérou pour guérir du cancer par exemple. Quelques uns ont guéri, d’autres pas. Comme la médecine moderne, il n’est pas certain à 100% que de sortir guéri de maladies graves comme le cancer. Cela dépend aussi du type de maladie dont vous souffrez et de son niveau de progression. Mais la médecine traditionnelle amazonienne ne peut se résumer simplement à l’Ayahuasca. C’est toute une science médicinale combinant des centaines de plantes, et malheureusement nous manquons cruellement d’informations à ce sujet … Une ou quelques-unes de ces plantes seront consommées par le patient au cours d’un processus appelé «diète de guérison». C’est un processus très important et une grande partie du résultat dépendra de la manière dont le patient s’impliquera dans ce processus. Ensuite, il y a aussi le pouvoir du chamane. Ils savent guérir diverses maladies mais parfois leur «diète» ou leur savoir n’est pas adapté pour soigner des maladies graves. Vous feriez bien de choisir le bon. Par conséquent, il est également difficile de parler avec certitude de l’efficacité d’un remède avec la médecine traditionnelle amazonienne. Tant de facteurs sont en jeu.

Beaucoup d’occidentaux ont depuis expérimenté l’Ayahuasca lors d’une retraite au Pérou et en ont parlé comme d’une expérience forte et unique. Pendant les séances d’Ayahuasca, ils ont pu voir ce qui clochait dans leur vie et, au cours de ce processus physique émotionnel et spirituel, ils ont pu entrevoir ce qui devait être changé afin de se guérir et de restaurer l’harmonie. Dans beaucoup de cas, s’ensuivent des changements radicaux en ce qui concerne les dépendances, la spiritualité, le travail, le lieu de vie et même les relations. Je sais qu’il est facile de dire, mangez de la nourriture saine et fraîche, vivez proche de la nature loin du stress et de la pollution. La plupart des gens ne peuvent pas et ne le veulent pas, et c’est d’autant plus dur lorsqu’on souffre d’une maladie grave. Nous prenons des pilules et suivons parfois des restrictions alimentaires quand nous tombons malades pour être de nouveau opérationnels. Mais dès que nous nous sentons mieux, nous retournons à notre routine comme si rien ne s’était passé. Au fil du temps, les inflammations et les facteurs de stress affaiblissent notre corps, les maladies deviennent plus graves parfois à un point où nous ne pouvons plus être «opérationnels». Nous autres occidentaux devrions vraiment reconsidérer le concept de guérison dans son ensemble et admettre l’évidence, nous sommes le maître de notre vie, et nous avons le choix de changer pour de bon ou pas.

MISES EN GARDE ET LIMITES THÉRAPEUTIQUES

Malgré tout cela, et le potentiel extraordinaire de l’Ayahuasca, il est nécessaire d’aborder cette pratique avec beaucoup de circonspection, en particulier dans le cas de maladies graves. Nous conseillons aux personnes souffrant de maladies graves de ne pas prendre de l’Ayahuasca dans un premier temps. L’acidité de l’Ayahuasca pourrait avoir un effet dévastateur. Comme dans beaucoup d’autres maladies, le patient devra passer par un processus de nettoyage qui peut durer un ou deux mois selon le cas, avant de travailler avec l’Ayahuasca. Attention également avec les troubles psychologiques graves tels que la psychose ou les troubles bipolaires. Bien que l’Ayahuasca se soit révélée très efficace pour traiter les problèmes psychologiques, nous ne pouvons pas nier que le cadre dans lequel se pratique la médecine traditionnelle amazonienne n’offre pas le même niveau de sécurité que les institutions psychiatriques modernes. Plusieurs cas de suicides, de crises psychotiques et de décompensations ont été signalés dans certains centres de guérison au Pérou. Ce manque de cadre est facilement compréhensible. Traditionnellement, les guérisseurs ne traitaient pas ce type de troubles psychologiques modernes dans leurs propres communautés. Bien qu’ils aient parfois dû traiter des personnes qui «avaient perdu la tête» et qu’ils connaissent les interactions possibles de l’Ayahuasca avec les traitements psychiatriques modernes, ils ne sont pas toujours préparés à réagir à des crise ou à des épisodes régressifs. Quelques centres cependant gérés par des occidentaux comme takiwasi basé à Tarapoto au Pérou offrent un cadre sûr pour les patients atteints de troubles psychologiques. 

UTILISATION LÉGALE DE L’AYAHUASCA EN OCCIDENT : RÊVE OU RÉALITÉ

Il semble que le grand potentiel thérapeutique de l’Ayahuasca ne puisse plus être mis en doute. Mais si nous voulons ouvrir le chapitre de la médecine traditionnelle de l’Ayahuasca au monde occidental, nous devrons tenir compte des nécessités du monde moderne afin d’envisager la pratique de l’Ayahuasca en toute sécurité. Plusieurs personnes soi-disant chamanes organisent des cérémonies d’Ayahuasca dans les pays occidentaux. Ces gens qui surfent sur « l’Ayahuasca business » sans avoir reçu un véritable entraînement « dans la jungle » pratiquent l’Ayahuasca hors des cadres traditionnels et ignorent souvent le vrai potentiel de cette médecine. Cela n’aidera pas les pays occidentaux à reconsidérer la médecine amazonienne  comme une alternative thérapeutique sérieuse. Nous recommandons aux personnes souhaitant se guérir avec l’ayahuasca de la pratiquer là où elle pousse, avec des chamans sérieux. S’il n’est pas possible pour elles de voyager, au minimum de choisir des praticiens qualifiés «formés dans la jungle» suivant la tradition, et réellement dévoués à cette médecine. Il ne nous viendrait à l’esprit d’être opéré par un chirurgien non qualifié. C’est la même chose avec l’Ayahuasca.

LA SUISSE NOUVEL ELDORADO ?

Au lieu de cela, comment pourrions-nous envisager une utilisation thérapeutique légale de l’Ayahuasca dans les pays occidentaux ? Il y a eu quelques précédents avec le LSD par exemple. Stanislav Groff traitait ses patients avec du LSD dans un hôpital psychiatrique et eu de bons résultats. Mais lorsque le LSD fut interdit, il dut arrêter ses recherches… En Suisse toutefois, le pays de A.Hoffman l’inventeur du LSD, les recherches sur les thérapies psychédéliques n’ont jamais vraiment cessé. A Zurich, plusieurs psychiatres dont Dr Franz X. Vollenweider ou Dr Milan Scheidegger pour ne citer qu’eux travaillent sur des protocoles d’utilisation thérapeutique de psychédéliques tels que les champignons hallucinogènes dans le traitement de troubles psychologiques. Un citoyen suisse m’a dit récemment que l’Ayahuasca intéressait vivement les autorités médicales et qu’elles étaient en passe de reconsidérer son utilisation à fins thérapeutiques. Est-ce vrai !!??! Ces suisses sont-ils des dieux ?!! Ok, si c’est vrai c’est un grand pas pour l’humanité, mais un petit pas pour la reconnaissance des peuples natifs. Les médecins ont-ils les qualifications pour savoir pratiquer cette médecine dans son vrai potentiel comme le font les chamanes ? Évidemment pas. Cependant dans le même pays, un projet collaboratif a vu le jour, dans le but de pratiquer légalement la médecine traditionnelle de l’Ayahuasca en suisse en collaboration avec des shamans ashaninca du Brésil. Nous leur souhaitons beaucoup de succès et espérons que ce projet aidera à créer un modèle synergétique combinant la médecine moderne et la médecine traditionnelle de l’Ayahuasca pour le bénéfice de tous.

Sources : 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4773875/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4687784/

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L’Ayahuasca interdite aux Pays Bas
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